La vie après une mastectomie
Votre corps peut changer de nombreuses façons lorsque vous vivez avec un cancer. Si vous êtes notamment atteinte d’un cancer du sein ou présentez un risque d’en développer un, l’un des changements les plus importants auxquels vous pourriez être confrontée est une mastectomie, c’est-à-dire une opération visant à retirer l’un de vos seins ou les deux.
Toutes les femmes n’ont pas le même point de vue vis-à-vis de leurs seins. Certaines femmes ne considèrent pas que leurs seins fassent partie intégrante de leur identité de femme, tandis que d’autres y voient une part importante de leur identité féminine. Si vous êtes mère, l’allaitement a peut-être été l’une des premières façons de créer un lien profond avec votre enfant. Quoi qu’il en soit, une mastectomie peut modifier la manière dont vous percevez votre poitrine et vous devrez peut-être apprendre à vous sentir à nouveau bien dans votre peau.
Accepter le changement
Pour Cynthia, musicienne et DJ atteinte d’un cancer du sein de stade II, perdre ses seins faisait juste partie de sa transformation.
«Quand vous êtes une jeune femme à qui les seins sont retirés», déclare Cynthia, «vous apprenez à éliminer d’autres choses de votre vie, comme le stress inutile. Avant, j’étais fière d’être constamment occupée et de dormir très peu. J’étais vraiment accro au travail. Je pensais que la vie, c’était ça. Maintenant, j'ai pris conscience de mon propre espace, de l’air que je respire, du besoin de me reposer et de me ressourcer. Et j’aime mon corps après tout ce qu’il a enduré. Je n’aimais pas mon corps de cette façon avant. Cela semble assez fou d’entendre une jeune femme dire: «J’aime mon corps sans seins», mais c’est vraiment mon cas.»
De nombreuses femmes sont confrontées au cours de leur vie au fait d’avoir une image corporelle saine et de traiter son corps avec soin, qu’elles aient ou non un cancer. Cynthia a perçu son cancer du sein comme un signal d’alarme. J’ai réalisé à quel point la vie est précieuse et que rien ne doit être pris pour acquis. Elle s’est autorisée à recentrer son énergie sur les choses qui lui apportent de la joie et à partager cette joie avec les autres. Ce faisant, elle a appris à s’aimer elle-même et son corps encore plus qu’avant son diagnostic.
Opter pour la chirurgie reconstructrice
Chez les femmes ayant subi une mastectomie, il est possible d’opter pour la chirurgie reconstructrice, qui est une opération de reconstruction des seins. Certaines femmes, comme Sachi, peuvent choisir de subir cette intervention chirurgicale pour diverses raisons.
Sachi a perdu sa mère, décédée des suites d’un cancer. Après son diagnostic de cancer du sein, sa mère a subi une mastectomie radicale, avant de décéder des suites d’un cancer des ovaires quelques années plus tard. Alors, quand Sachi a été testée positive pour une mutation du gène BRCA1, qui augmente le risque de cancer de l’ovaire et du sein, elle a décidé de subir une hystérectomie totale, une intervention chirurgicale visant à retirer l’utérus, ainsi qu’une double mastectomie.
Surfeuse et photographe, Sachi avait hâte de retourner à l’eau après sa mastectomie. Mais elle n’aimait pas l’idée d’enfiler sa combinaison et de devoir faire face aux regards ou aux questions des gens. Elle a alors pensé que la chirurgie reconstructrice l’aiderait à continuer à faire ce qu’elle aime, tout en lui permettant d’avoir une image saine de son corps. Elle espérait également que l’opération pourrait aider sa fille, Nami, à faire face. «À l’époque où ma mère était malade, la reconstruction n’était pas encore une option», explique Sachi. «J’ai grandi en ayant toute ma vie sous les yeux cette horrible cicatrice. C’était effrayant. Je ne voulais pas que ma fille vive ça aussi.»
La décision de recourir à la chirurgie reconstructrice n’a pourtant pas été facile à prendre. «C’est la chose la plus difficile que j’ai faite», déclare Sachi. «C’est une opération lourde. La douleur était différente de tout ce que j’aurais pu imaginer. Immédiatement après, je n’étais pas sûre d’avoir fait le bon choix.»
C’est Nami qui a aidé Sachi à se sentir confiante quant à sa décision. «Après la chirurgie, vous obtenez ces expanseurs», explique-t-elle. «Ils les gonflent lentement et la première fois, Nami a couru vers moi et a sauté dans mes bras pour se blottir contre moi. Je me suis dit: «Mais bien sûr! Pourquoi n’y avais-je pas pensé?». C’est elle qui y est le plus attachée. Dans le cas de ma mère, je me souviens que ce qui n’était plus là se rappelait constamment à moi. Mais maintenant, pour Nami, c’est différent. Nous pouvons avoir une relation avec ce qui est encore présent. Nami peut toujours ressentir le même réconfort émotionnel, ce sentiment de sécurité.»
Un choix personnel
Décider de recourir ou non à la chirurgie reconstructrice est une décision extrêmement personnelle. «De nombreuses femmes choisissent de ne pas faire de reconstruction, et je pense que c’est formidable», dit Sachi. «Je l’ai fait pour ma fille et pour moi-même et je suis heureuse de l’avoir fait. Mais c’est à chacun et chacune de prendre sa propre décision.»
Cynthia et Sachi ont toutes deux appris à aimer leur corps après leur mastectomie, mais elles ont pris des chemins très différents pour y arriver. Ce qui est important, c’est que vous essayiez de vous sentir bien dans votre corps, en choisissant le chemin qui vous convient.
PP-UNP-CHE-1137 Oct 2024